Le terme « abeille » désigne en fait un grand nombre d’espèces d’insectes, de la famille des hyménoptères. On ne recense pas moins de 20 000 espèces d’abeilles dont environ 2 500 en Europe et 1 000 en France. Parmi celles-ci, la plus connue et la plus répandue reste Apis Mellifera, l’abeille mellifère domestique, jadis connue sous le nom de « mouche à miel ». Les abeilles sont avant tout des insectes pollinisateurs, c’est-à-dire qu’elles participent à la fécondation des fleurs et à la production des fruits, puis des graines, qui assureront la reproduction des végétaux.
Un maillon essentiel de la biodiversité
Sans les abeilles, la pollinisation de nombreuses plantes ne pourrait plus être assurée. Il y aurait par exemple 60 % de légumes et de fruits en moins ! Leur disparition entraînerait un important déséquilibre écologique, la disparition de l’agriculture et celle de nouveaux animaux. Les abeilles sont apparues sur Terre il y a environ 80 millions d’années, bien avant les premiers hominidés (-6 millions d’années) et même avant les dinosaures (-65 millions d’années). Les plus anciennes traces de leur existence sont parvenues jusqu’à nous sous la forme d’insectes fossilisés, prisonniers dans l’ambre et conservés presque intacts. Ces insectes, retrouvés dans l’actuelle région de la Baltique, vivaient à l’époque de l’éocène supérieur (-70 millions d’années environ). Désignés par le nom de genre Electrapis, ils sont très proches de notre actuelle abeille mellifère. Il ne fait aucun doute que les premiers hommes se soient rapidement familiarisés avec le miel et en aient fait usage. Des peintures rupestres en Inde, Afrique du Sud ou Espagne nous montrent, représentés avec une certaine naïveté, des « chasseurs de miel » n’hésitant pas à braver le danger.
Chez les Egyptiens…
Le miel, produit semi-liquide ou solide qui ne se perd jamais, exerce une certaine fascination sur les hommes. Ce cadeau des dieux et de la nature est un symbole d’abondance, de douceur de vie, de pureté et de sagesse. Dans toutes les croyances et civilisations, il a toujours eu une place privilégiée.
Un papyrus datant de 1 600 ans avant notre ère rapporte de nombreuses préparations thérapeutiques à visées interne et externe à base de miel. Un autre papyrus dit « papyrus Edwin Smith » est un important traité de chirurgie (Thèbes vers 1600-1500 av. JC) qui apporte confirmation de l’usage du miel comme baume antiseptique. Dès cette époque, le miel servait à soigner les blessures : beaucoup de préparations vulnéraires étaient alors à base de vin et de miel, et parfois de lait. Les offrandes aux dieux étaient… des biscuits au miel !
Le miel avait également un rôle essentiel dans les rites funéraires : il aide à la conservation des corps et accompagne l’âme du défunt jusqu’à sa renaissance. Pour la conservation des corps, les embaumeurs ajoutaient au miel la cire et la propolis, ainsi que de nombreuses substances aromatiques. On peut supposer que le miel et la propolis contribuaient à éviter la prolifération des bactéries et des champignons sur l’enveloppe du défunt, sans oublier l’aspect rituel et symbolique d la chose.