Jean-Philippe Girard, président de l’Association nationale des entreprises alimentaires (Ania), a annoncé avoir bouclé l’année 2015 avec un arrêt de l’investissement des entreprises agroalimentaires, traduisant une perte de leurs marges et une perte en compétitivité avec leurs voisines allemandes et même italiennes.
Manque d’investissement aboutit en manque de marges!
Bien que l’année 2015 s’annonçait prometteuse si l’on tient en compte les difficultés des deux années précédentes, l’année s’est terminée sur 1 % de marge, en raison des conditions actuelles du marché et de la pression sur les prix.
Ce manque d’investissement marque une grave perte de confiance des chefs d’entreprise et interdit au passage toute modernisation de l’outil industriel, obstruant à la fois la compétitivité et surtout la capacité d’innovation. Il faut investir au moins 5% du chiffre d’affaires pour éviter de rester encore plus en retrait, voire pour lutter contre le vieillissement des installations ainsi que pour échapper à la guerre des prix.
Une défaillance par jour en 2014
Ainsi, les entreprises agroalimentaires ont conclu l’année 2015 en tournant le dos aux investissements, faute des marges nécessaires. L’outil industriel est désormais vieux et a perdu en compétitivité. Le secteur agroalimentaire accuse le gouvernement. Les industriels critiquent l’abondance de nouvelles mesures défavorables et une fiscalité largement plus compliquée depuis trois ans. Bien que le secteur soit renommé de sa résilience, l’industrie alimentaire subit depuis 2014 une défaillance d’une entreprise par jour soit, 200 disparitions par an et ce, pendant cinq ans.
Jean-Philippe Girard envoie un message d’alarme : si la situation ne change pas en 2016, les entreprises affectées le seront de manière plus profonde. Ce constat inquiète beaucoup les professionnels des autres secteurs, notamment celui du textile. En effet, jadis piliers de l’économie française, ces deux secteurs peinent à générer des marges, ce qui assombrit leurs perspectives de croissance. Cette tendance baissière se voit aussi exacerbée par un contexte macroéconomique difficile.