A l’heure de la digitalisation et des objets connectés, l’agriculture connait les prémices de grands bouleversements. Apparue timidement il y a quelques années, la tendance à l’agro-digital se confirme peu à peu, en commençant par les grands groupes et coopératives, qui investissent de plus en plus dans le domaine du numérique. Le big data agricole est en marche.
Le numérique pour produire plus et mieux
Dans une période de crise, l’agriculture peut désormais compter sur de précieux outils. Après avoir été raisonnée, elle devient, grâce aux nouvelles technologies, une agriculture mesurée, basée sur la connaissance et la précision.
En effet, la quantité de données nécessaires est parfois compliquée à centraliser pour les agriculteurs : météo, rendement, date d’opération, type d’intrants, cours des produits, … Des logiciels permettent d’analyser et de traiter ces informations pour une utilisation optimale. Cette lecture intelligente et maîtrisée est un levier capital pour des prises de décisions parfois cruciales. Par exemple, les données recueillies, couplées à des calculs mathématiques programmés, indiquent le moment propice pour la récolte ainsi que le prix de vente adéquat.
Les nouvelles technologies sont utilisées ici pour être au service de l’agriculture ; il est aujourd’hui évident qu’il s’agit d’un enjeu majeur, solution future qui tend à émerger. « Renaissance numérique » a d’ailleurs publié en 2015 un livre blanc, les défis de l’agriculture connectée dans une société numérique, pour mettre en avant les opportunités de cette utilisation, ainsi que ses nombreux enjeux : rentabilisation des cultures, augmentation de la productivité, optimisation de la consommation d’énergie, ou encore réduction des coûts.
Des outils au service des agriculteurs
Selon une étude, 45% des agriculteurs en 2014 étaient équipés de Smartphone, contre 39% en 2012. La plupart d’entre eux consultent la météo, mais leur champ d’utilisation peut pourtant être beaucoup plus large. Le Smartphone ou la tablette deviennent des tableaux de bord, permettant d’avoir accès à diverses informations, et même de contrôler à distance certaines opérations, comme l’humidité ou la nutrition des plantes.
Alors quels sont les outils existants ? Citons par exemple des capteurs d’humidité connectés en Wifi, décelant une éventuelle sécheresse, permettant ainsi d’adapter l’irrigation ainsi que la fertilisation. Ils contribueront aussi à maîtriser l’utilisation des pesticides mais aussi d’obtenir une date de semis idéale. Les drones font également leur apparition dans le monde agricole : ils offrent une cartographie précise des sols, et signalent toute anomalie. Des chercheurs ont par ailleurs développé et breveté un pneu-capteur capable de cartographier le tassement à l’intérieur de la parcelle. Le bétail est également concerné par la numérisation: grâce à une puce implantée, l’éleveur a accès à des informations précieuses sur l’animal ; en fonction de son poids, de sa santé ou encore de la période, il pourra adapter au mieux son alimentation.
Le nombre d’applications est en train de croître de manière considérable, leur rôle, au-delà de la production, a également une valeur préventive, notamment dans la lutte de propagation de maladies ou de parasites.
Cette expertise, qui offre une transparence actuellement nécessaire, devient un enjeu pour bons nombres d’acteurs dans le domaine agricole. Ainsi, le groupe InVivo, premier groupe coopératif agricole français, a récemment annoncé la création d’ici fin 2016 d’une plateforme agro-digitale comprenant un studio numérique de 500m².
Crédit photo : alimentation-generale.